Edmundston, le 13 mars 2014. La double médaillée olympique, Sylvie Fréchette, a une fois de plus subjugué son public.
Incarnant parfaitement son rôle de conférencière, accompagnée d’une chorégraphie théâtrale digne de ses plus grandes performances en piscine, la grande dame de la nage synchronisée a su émouvoir plus de cent personnes venues entendre son témoignage de la vie, le mercredi 12 mars, à la salle multifonctionnelle Édupôle d’Edmundston.
Madame Fréchette était l’invitée du Salon de l’emploi, de la formation et de l’entrepreneuriat qui avait lieu le jour même dans le Centre étudiant Édupôle.
La médaillée d’or des Jeux de Barcelone (1992) et d’argent des Jeux d’Atlanta (1996) a discouru sur de nombreux sujets, alliant enfance, famille, tragédies, succès et carrière.
Sylvie Fréchette a perdu son père en 1970 à la suite d’un accident routier quand elle avait trois ans. Son « mini frère », comme elle l’a surnommée, n’avait que quatre mois. Elle a ensuite parlé de son amour pour l’eau qui commença à l’âge de 7 ans. Puis, ce fut les succès qu’elle accumula à compter de 11 ans en nage ornementale, désignation qui a précédé la nage synchronisée. Elle consacrait 35 heures d’entrainement par semaine en piscine, en plus d’aller à l’école. La très réputée Julie Sauvé devient son entraineure.
Bien qu’elle ait remporté l’or en 1992 à Barcelone, l’adversité l’a envahie pendant cette année. En janvier, elle perd son grand-père qui succomba à une crise cardiaque. Puis, en juillet, à quatre jours du départ de la délégation à destination de Barcelone, le malheur frappa à nouveau quand elle trouve son fiancé mort à leur domicile. Il s’était enlevé la vie. Complètement atterrée, bien peu croyaient qu’elle aurait la force de caractère pour se relever devant pareille tragédie. « Je suis bien vivante, moi, a-t-elle partagé à son public. J’ai trop investi dans la nage, alors je m’en vais à Barcelone pour donner tout ce que je peux ».
En Espagne, le malheur s’acharne encore contre Sylvie Fréchette. Lors de sa première routine, une juge brésilienne se trompe de chiffre dans la notation électronique. Au lieu d’un 9,7, elle reçoit un 8,7. La juge en chef refuse d’entendre la cause de la brésilienne qui gesticulait sans cesse pour attirer l’attention sur le fait qu’elle venait de commettre une erreur. Au lieu de figurer au premier rang, Fréchette chute en quatrième position. Grande désolation. La nageuse ne baisse pas les bras. Au contraire, elle se ressaisit et, grâce à l’exécution quasi parfaite de sa deuxième routine, elle parvient à se hisser en deuxième position et à rafler l’argent.
Les mois passent, l’injustice devient lourde et embarrassante. Dick Pound, un avocat canadien et membre influent du comité international olympique, s’empare du dossier et promet à Fréchette de faire toute la lumière sur cet incident. Plus d’un an plus tard, justice est faite. Elle reçoit enfin sa médaille d’or lors d’une cérémonie empreinte de vives émotions au vieux Forum de Montréal.
Aujourd’hui mère de deux filles, Sylvie Fréchette dirige le club de nage Neptune-synchro à Saint-Jérôme, au Québec. Elle est conférencière et coach de vie à temps plein
À la fin de sa conférence, elle a répété à chaque membre de son auditoire de toujours viser haut, à accomplir ses rêves et d’atteindre la plus haute marche de son podium, quel qu’il soit.
Une présentation toute simple mais remplie d’émotions, surtout quand elle a projeté sur écran les trois minutes et trente-trois secondes de sa dernière routine des Jeux de Barcelone. Les gens qui se souvenaient de cette performance extraordinaire en avaient certes des frissons encore.
Généreuse, Sylvie Fréchette ne s’est pas fait prier, à la fin de la soirée, pour se faire photographier avec les participantes et participants et pour montrer ses deux médailles olympiques.
Sur la photo, la coordonnatrice du Salon de l'emploi, de la formation et de l'entrepreneuriat d'Edmundston, Carole Desrosiers, remet un patiner-cadeau de produits locaux à la conférencière Sylvie Fréchette, à la suite d'une présentation exceptionnelle de la double médaillée olympique.
- 30 -
Source : Hugues Chiasson, coordonnateur des communications à l'UMCE (506-737-5034 - b)